YË sort le 26 Janvier 2018 et est un album de l’artiste Sopico. Le rap fin janvier 2018 ça ressemble à quoi ? Et bien sachez que Vald ne va pas tarder à sortir XEU (2 semaines plus tard) et que Booba a sorti Trône il y a un peu plus d’un mois.
Sopico, son entourage,
Qui est Sopico ? Quel est son mood à l’heure où il écrit, chante et produit YË ? Par qui est-il entouré ? Ce sont les questions auxquelles nous allons essayer d’apporter des débuts de réponses.
Album 1,5 par Sopico
Cet album n’est ni son premier album, ni son 2e. En effet, avant cela, Sopico avait composé un album complet (Mojo) avec Sheldon, un pilier fondateur de la 75e Session. C’est donc le 2e album de Sopico mais cela reste son premier projet réalisé en solo.
Juste avant cet album sort une vidéo issue de la série Colors qui révèle Sopico assez fortement au grand public. Cette vidéo n’est autre que “Le Hasard ou la Chance”, un rap accompagné à la guitare.
Un produit directement issu de la 75e Session
Sopico fait partie de la 75e Session et donc est entouré de tout un collectif. La 75e Session à l’époque est composé de nombreux rappeurs que nous retrouverons sur l’album de Sopico autant en featuring, qu’à la prod que dans les influences et les humeurs apportées.
La 75e Session s’entraîne majoritairement au Dojo, un lieu dédié à la création, un studio, une maison, un espace d’entraînement et de réalisations.
Les featurings que l’on retrouvera sur cet album ne sont autres que les membres de la 75e Session suivants : Népal et Sheldon. Nous savons aussi qu’INSPIRE avait participé à l’album précédent et il ne serait donc clairement pas étonnant que ce dernier ait influencé le processus créatif de YË.
Une cover industrielle et chaotique
Un ressent dès le premier coup d’oeil sur la cover que celle-là est difforme. Nous ne sommes pas face à quelque-chose d’homogène. Variations de formes et de profondeurs sont de mises. Différentes nuances de rouges, noirs et de verts sont utilisés mettant en valeur Sopico, au centre, vêtu d’un imperméable jaune. Ce dernier se tient devant une moto. Il révèle d’ailleurs en interview qu’il aurait souhaité utiliser pour cette cover la moto d’Akira, toutefois, le seul modèle disponible était utilisé par Spielberg sur le tournage de Ready Player One.
Nous sommes donc progressivement invité avec cette cover vers quelque chose de très intéressant mêlant des influences industrielle et japonisantes ainsi qu’un assemblage et des surprises auditives peu habituelles.
Une introduction calme menant vers une suite attendue
Côté parole, tout l’album est poétique. Les paroles portent parfois sur une phase légèrement axée égotrip mettant en avant la 75e session. Parfois nous avons le droit à une phase plus sentimentale rappelant l’importance de l’amour et de l’amitié. Et au milieu de tout ça nous entremêlerons des références issus de l’animation japonaise, de jeux (Pokemon, Kirby) et d’émotions / ressentis.
Sopico en plus d’être rappeur est musicien ou du moins, il sait utiliser une guitare. Cela paraît peut-être être un détail pour vous mais sachez que cela lui permet de commencer son album, à l’instar d’une veillé en camping avec les scouts, avec un rap à la guitare. Rappelez-vous que nous sommes entre la sortie de Trône et de XEU et Sopico arrive, et introduit son album avec un rap calme tel une ballade que l’on chanterait lors d’un rendez-vous romantique un soir d’été.
Nous pouvons donc nous endormir tranquillement après cette balade et commence ici le début du rêve et du penchant progressivement de plus en plus chaotique de l’album. Les prod’ arrivent donc et nous sentons une combinaison évidente entre l’aspect inhabituel et tumultueux de ces dernières et la voix posé et profonde de Sopico. A l’inverse de nombreux projets ou les prods posent et les voix s’envolent, nous avons ici, une voix en fil conducteur qui pose les sons et une prod’ qui viendra danser autour de celle-ci.
Un imbroglio menant à l’explosion
La première partie de l’album passée, nous arrivons vers une deuxième partie nous emmenant de plus en plus vers un tumulte poétique et fluide. A ce moment, Sopico arrive progressivement vers une harmonie entre la voix et la prod’. Nous ne sommes plus sur une opposition entre ces deux derniers mais vers une mélange homogène ou les deux créent une polyvalence et se relaient avec agilité.
Ce mélange vient se densifier jusqu’à Paradis ou la saturation commence à battre son plein et l’énergie déborde. La prod’ et la voix ne peuvent que difficilement aller plus loin. Nous pensons arriver à la fin des possible et de la montée progressive de cet album. La chanson qui suit n’est autre que Domo, un featuring avec Népal, extrêmement calme. Nous pensons donc arriver à la fin de ce projet en retombant progressivement de notre excitation et revenant à un monde moins chaotique via la voie du calme et de la sagesse.
Que nenni ! Sopico revient avec CS04, une référence à la compétence secrète n°04 de Pokémon, Force. Via ce titre il revient avec une voix plus agressive, réactive progressivement la machine infernal de la prod qui revient battant de manière irrégulière tel un coeur sujet a de la tachycardie. Arrive donc enfin la dernière piste de cet album. Comment après une tel montée, Sopico va-t-il finir cet album ?
Et bien simplement en sortant de tout ça via le dépassement de la prod’ par la voix d’une manière simple et efficace. La prod’ ici est complètement mécanique et éléctronique. La prod est simple et transcendante a l’instar d’une musique de jeu-vidéo, tel sonic courant récupérer ses anneaux ou encore une sortie progressive de la matrice.
YË en résumé ?
Après nous avoir endormi avec une ballade à la guitare, Sopico a utilisé la prod pour danser autour de sa voix. Il a ensuite poussé la confrontation au maximum. Les deux eurent le droit à une pause à la fin de cet album grâce à l’intervention de Népal. Ils se réactivent et retrouvent leur confrontation ensuite progressivement via “CS04”. C’est enfin sur cette dernière track ou l’apothéose arrive, après avoir progressivement créé ce tohu-bohu ambiant composé de voix et de la prod’, ces deux derniers vont venir se joindre dans une transcendance finale.