Bercé par 50cent et Chief Keef, Negrito connaît ses classiques quand il s’agit de parler de rap américain. Pourtant, c’est de l’autre côté de l’Atlantique qu’évolue le jeune artiste originaire de Seine-et-Marne. Après des années à rapper dans l’ombre, c’est sous le feu des projecteurs qu’est sorti son premier album “le bien ou le mal”, un projet aux sonorités variées et aux morceaux dansants. Rencontre avec le protagoniste de ce projet riche en couleurs.
Salut Negrito, on est 5 jours après la sortie de ton premier album “le bien ou le mal” comment vas-tu ?
Je vais très bien, avant que ça sorte j’avais un petit peu de pression mais ça va, j’ai eu des bons retours donc je suis content.
C’est à ce jour ton projet le plus abouti, qu’est ce que tu lui trouves + par rapport à ton précédent EP ?
Il est plus diversifié, on y retrouve plus de sons et je trouve que je suis sorti de ma zone de confort.
Sur quels morceaux notamment tu penses être sorti de cette zone de confort ?
Je pense notamment à “Mal à la vie” et “Choix”, c’est des morceaux plus profonds, plus poussés et dans lesquels je me suis plus livrés.
À quel moment dans ta carrière tu t’es dit que tu étais prêt à sortir un album ?
C’est vraiment dernièrement je me suis dit que c’était le bon moment, il y avait du buzz sur moi, les gens commençaient à parler de moi du coup il fallait que j’en profite.
C’est une sorte de consécration pour toi, une façon de marquer ton ascension ?
Ouais voilà, c’était histoire d’avoir un projet concret où les gens peuvent me découvrir, cet album je le vois plus comme une carte de visite.
En ce moment on t’as beaucoup vu poser sur des instrumentales drill, quand as-tu commencé à toucher à ce style de rap ?
En vrai si tu regardes mon premier clip c’était déjà de la drill, style Chicago.
À la Chief Keef ?
Oui c’est ça à la Chief Keef, à la Lil Jay, même si en moment depuis 2018-2019 je pose plus sur de la drill UK. C’est un type d’instru que je cherchais depuis longtemps mais avant c’était difficile à trouver, aujourd’hui c’est beaucoup plus populaire.
Tes morceaux parlent de vie de quartier, de trahison mais aussi d’envie de réussite financière, d’où te proviennent tes inspirations ?
Ma vie en général, celles de mes potes m’inspirent aussi et puis ce que je ressens, mes émotions.
Ce dont je parle dans mes morceaux c’est ce que je vis, mes envies et mes déceptions.
On retrouve 4 invités sur ton dernier projet (Franglish, Gradur, Uzi, Bramsito), pourquoi avoir choisi ces artistes pour t’accompagner ?
Ce sont des artistes que j’apprécie et que j’écoute beaucoup, avec mes managers et producteurs on s’est concertés et c’est comme ça que le choix s’est opéré.
Quels seraient tes 3 mots pour caractériser ton album ?
Ha je sais pas c’est dur, allez je dirais égotrip, profond et réel.
L’album s’appelle “le bien ou le mal”, pourquoi ? Quelle dualité as-tu voulu exprimer dans ce titre ?
C’est 2 choses entre lesquelles je me sens, à un moment faire un choix dans la vie parce que tu peux pas vivre entre les 2, seulement mon choix je l’ai pas encore fait.
C’est assez intéressant parce que sur l’album on retrouve à la fois des morceaux solaires (Jolie, Ça donne ça) et mélancoliques (Mal à la vie, Bella), comment est ce que tu jongles entre ces 2 styles ?
En fait ça dépend vraiment des jours, des fois j’ai envie de m’enjailler du coup je fais un son qui danse, alors que d’autres fois j’ai envie de parler de choses un peu plus profondes, de ma vie et de mes émotions en général.
Tu as un morceau qui a fait beaucoup parler de lui ces derniers temps, il s’agit de ton feat avec Freeze Corleone sur “ La Purge V”, comment s’est faite la collaboration entre vous deux ?
Ça s’est fait naturellement, il m’a donné de la force après que j’ai sorti “Purge 3”, il m’avait envoyé un message sur Instagram pour me dire qu’il aimait bien ce que je faisais et que quand je voulais on pourrait plier une prod ensemble.
Un jour je lui ai envoyé une maquette et c’est comme ça que ça s’est fait.
Aujourd’hui dans l’industrie musicale Tiktok règne en maître, permettant à certains artistes d’être mis en exposition par l’application.
Ce fut ton cas notamment avec les morceaux “Ou bien” et “Booska Purge” qui ont bien marché sur le réseau social: TikTok pour toi aujourd’hui c’est plus qu’un outil de promotion ?
Franchement ouais c’est de la promo en plus, après je ne peux pas tout miser sur TikTok mais c’est un gros plus quand même. Après ce qui est pas toujours bien c’est que parfois les gens vont faire des TikTok sur tes morceaux mais sans forcément s’intéresser à toi.
Tu as des artistes avec lesquels tu rêverais de collaborer ?
J’ai pas un feat de rêve spécialement en tête mais j’aurais bien aimé collaborer avec des rappeurs de Londres, j’suis grave branché sur la drill UK.
De tes débuts dans le rap avec le groupe Dammagaza jusqu’à aujourd’hui avec cet album, comment tu perçois l’ascension qui t’a amené là où tu es aujourd’hui ?
Franchement ça me fait super plaisir, aujourd’hui quand je sors dans la rue on me reconnaît, je deviens petit à petit une star (rires).
Où te vois-tu dans les prochaines années à venir ?
J’aimerais être le plus loin possible dans la musique, si possible avoir une certification mais surtout continuer à faire ce que je fais.
Le premier album de Negrito “le bien ou le mal” est disponible depuis le 5 novembre sur toutes les plateformes de streaming.