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dimanche, octobre 6, 2024

Diana Boss – La nouvelle série rap de France TV Slash

Des séries sur le rap, il y en a quelques-unes. Des séries sur les femmes du rap, quand même moins. Et des séries mélangeant finesse du verbe, complexité de la vie d’adulte et amour d’une passion, il n’y en a qu’une : Diana Boss. Elle relève le défi d’être une exception en montrant avec hargne et habileté qu’au carrefour des choix, emprunter une route ne veut pas dire en délaisser une autre. La protagoniste, Malika Ben Adir (Diana Boss), se questionne sur sa place en tant que femme dans la société, sur sa future carrière. Elle marche quelques temps sur les routes des évidences pour se rétracter parfois, faire demi-tour et retourner quelques heures autour du giratoire. 

Un casting de choix 

casting diana boss
TOURNAGE “DIANA BOSS” REAL: NIELS RAHOU Paris,FRANCE-JANVIER ET FEVRIER 2021 © Jean-Philippe BALTEL / LA BELLE TELE / FTV EPISODE 0

Le casting s’offre un panel de talents en y incluant la rappeuse Moona, premier rôle de la série dans le personnage de DianaBoss, Tokou, qui joue Lola la meilleure amie de Malika, qu’on connaît particulièrement pour sa série Hootch, mais aussi la rappeuse Vicky R ou encore Lord Kossity, qui joue le rôle du renommé rappeur Boozer. 

Un pari réussi pour Marion Seclin et Niels Rahou

Sur le papier, la série aurait pu être un mauvais drame français ou une copie de Validé saison 2. C’est sans compter sur la délicate plume de Marion Seclin et Niels Rahou, qui ont su dresser un scénario sur une corde de mots tendus au-dessus d’un ravin de complexité. Arpenter les problématiques sociétales actuelles sans tomber dans les clichés relève d’un défi périlleux. Ils ont su le surmonter, bien qu’à certains moments on aurait pu apprécier un approfondissement de certains pans, comme par exemple lorsque [SPOILER ALERT] Malika s’insurge face aux inégalités dans certaines scènes et particulièrement lors de ses clashs à la radio MCB. Malgré ses convictions, il n’en reste pas moins qu’à plusieurs reprises elle fait usage d’insultes ou de propos qu’elle-même révoque.

Entre Malika et Diana Boss, parallélisme d’un itinéraire 

En outre, on retrouve dans la série une dénonciation du sexisme et racisme ordinaire au sein de différents milieux : dans le cabinet d’avocats dans lequel Malika fait son stage, autant qu’à la radio où Diana Boss fait ses freestyles un soir par semaine. Elle évolue dans deux milieux opposés mais fait face aux mêmes dilemmes : comment gagner en tant que femme dans un monde d’homme ? Pourcentage d’un côté, produit de l’autre, ce parallélisme démontre qu’il ne s’agit pas seulement de problématiques ancrées dans un milieu, mais bien de questions à traiter à tous les niveaux de l’échelle sociale, professionnelle et personnelle. 

Une série engagée dans la quête de soi

Et finalement, en écrivant ce papier, on en est venu.e.s à se demander si la beauté de de cette série ne résidait pas dans son ambivalence. Elle trouve sa force dans la contradiction entre le monde qu’on voudrait voir et la personne qu’on aimerait être, face à celle qu’on a toujours été et la société qui nous a façonné. Diana Boss se joue de la perfection, souligne les ratés, et démontre à quel point un échec peut être une réussite – coucou la newsletter de Marion Seclin

Diana Boss, quatre épisodes pour se redonner de la force

Défendre des causes et essayer de s’insurger contre des injustices, pour ensuite reproduire les schémas qu’on essaye de pulvériser, ce n’est pas être hypocrite, donneur.euse de leçons ou maladroit.e. C’est faire preuve d’humanité. Essayer d’être la meilleure version de soi-même et de s’élever face à un quotidien qui, lui, ne change pas, c’est apprendre à se casser la figure, retomber dans ses travers, pour mieux les ramasser et en faire quelque chose de constructif. 

Au fond on est des milliards d’êtres humains dans le même océan de doutes, essayant de pagayer du mieux qu’on peut vers la personne qu’on a envie d’être”

Et c’est dans ces failles que la série nous capture tous.tes. Elle nous rappelle que cette voix qui nous a un jour chuchoté : “tu n’y arriveras pas”, est un lieu commun de chacun d’entre nous, qu’importe qui nous sommes ou d’où nous venons. Au fond, on est des milliards d’êtres humains dans le même océan de doutes, essayant de pagayer du mieux qu’on peut vers la personne qu’on a envie d’être. Diana boss nous entraîne dans ses chemins de traverse, comme une itinérance au fond de nos propres parcours à travers le prisme de Malika

Montrer la hargne des faiblesses

Alors même si cette série de quatre épisodes ne sera peut-être pas le succès de l’année, elle n’en a pas non plus la prétention. Elle s’érige comme une ode aux fêlures, à l’indéfini, à l’amour-propre, à l’empathie, tout en étant empreinte d’une force et d’une hargne qu’elle n’oppose pas aux qualités citées plus avant, mais qu’elle fait cohabiter dans le personnage qu’incarne Moona, et ce, avec brio. 

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