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jeudi 23 octobre 25

« Cela fait trois mois que je suis éloigné de ma femme et de ma fille » : Ciryl Gane se livre avant son choc avec Tom Aspinall

À quelques jours du combat le plus important de sa carrière, Ciryl Gane ne cache pas l’ampleur des sacrifices consentis pour tenter, une troisième fois, de décrocher la ceinture des poids lourds de l’UFC. Le combattant français, surnommé “Bon Gamin”, affronte ce samedi Tom Aspinall lors du main event de l’UFC 321, un choc diffusé en Pay-Per-View qui cristallise tous les regards de la planète MMA. Depuis la retraite surprise de Jon Jones, c’est désormais le Britannique qui détient la ceinture tant convoitée, et les pronostics le placent en grand favori. Mais derrière les statistiques et les provocations, se cache une préparation hors norme, marquée par un isolement quasi monacal.

Dans une interview accordée à RMC Sport, Gane a révélé avoir vécu cloîtré pendant près de trois mois, loin de sa femme et de sa fille. “Je ne faisais qu’enchaîner : m’entraîner, manger, dormir, me réveiller, m’entraîner, remanger, redormir”, confie-t-il avec une sincérité rare dans le milieu. Une routine implacable, rythmée uniquement par 45 minutes de golf quotidiennes, sa seule échappatoire. Ce sacrifice, assumé et partagé avec ses proches, traduit l’ambition dévorante d’un homme prêt à tout pour rentrer à Paris avec la ceinture mondiale. La question n’est plus seulement technique ou physique : elle devient profondément émotionnelle.

Un duel sous haute pression entre deux champions affamés

Si Tom Aspinall est annoncé favori par les bookmakers et les analystes, le Britannique reconnaît lui-même ressentir une pression immense. “Je ne veux pas être battu devant des millions de personnes”, a-t-il déclaré récemment, évoquant le poids des attentes qui pèse sur ses épaules. Champion intérimaire devenu titulaire après le départ de Jones, Aspinall sait qu’une défaite face à Gane remettrait en cause sa légitimité. De son côté, le Français porte le fardeau de deux échecs précédents dans sa quête du titre mondial, face à Francis Ngannou puis contre Jones.

Cette double pression crée un cocktail explosif pour ce Fight Night qui s’annonce comme l’un des événements majeurs de l’année 2025. Aspinall l’admet sans détour : “C’est sa troisième tentative pour obtenir le titre. Il a raté ses deux premières opportunités. Donc oui, il y a de la pression sur nous deux.” Cette reconnaissance mutuelle de l’enjeu transforme ce combat en bien plus qu’une simple compétition sportive : c’est une bataille psychologique où chacun tente de maîtriser ses démons intérieurs.

Les enjeux d’un championnat qui transcende le sport

Au-delà des statistiques et des prédictions, ce Championnat du monde revêt une dimension particulière pour Gane. Le combattant équipé par Venum, partenaire officiel de l’UFC, incarne l’espoir français dans une discipline dominée par les Anglo-Saxons et les Brésiliens. Sa victoire potentielle pourrait marquer un tournant pour le MMA hexagonal, déjà porté par des figures comme Nassourdine Imavov ou Benoît Saint-Denis.

Mais c’est surtout l’aspect humain qui frappe dans les déclarations de Gane. “À la maison, mes filles veulent que papa soit heureux, ma femme aussi. Et elles savent que rentrer avec la ceinture me rendra l’homme le plus heureux du monde”, confie-t-il avec émotion. Cette vulnérabilité assumée, rare chez les combattants de haut niveau, révèle un athlète complexe, tiraillé entre ambition professionnelle et responsabilités familiales.

Une préparation monastique aux limites du supportable

L’isolement choisi par Ciryl Gane pour préparer ce combat n’a rien d’anodin. Pendant presque trois mois, le Français a coupé les ponts avec son quotidien parisien, s’astreignant à une discipline de fer. “C’est la première fois que je m’impose un isolement pareil”, reconnaît-il, soulignant le caractère exceptionnel de cette approche. Fini les sorties, les distractions, les moments en famille : seuls l’entraînement, la nutrition stricte et le repos rythmaient ses journées.

Cette radicalité dans la préparation en dit long sur la détermination du combattant français. Si la plupart des athlètes de l’UFC maintiennent un équilibre relatif entre vie privée et préparation, Gane a choisi la voie de l’ascèse totale. Les 45 minutes de golf qu’il s’autorisait quotidiennement n’étaient pas un simple loisir, mais une soupape de décompression indispensable pour maintenir sa santé mentale. Il a même pris des cours pour perfectionner son swing, preuve que même ses rares moments de détente étaient structurés et optimisés.

Quand le sacrifice familial devient le prix de la gloire

L’absence prolongée auprès de sa femme et de sa fille représente sans doute le sacrifice le plus douloureux pour Gane. “Ce sont des choses qu’on avait établies à l’avance. Ce sont des choix, et la vie, c’est toujours une question de choix”, explique-t-il avec une maturité désarmante. Cette séparation volontaire, discutée et acceptée en famille, illustre la complexité de la vie d’un athlète de haut niveau, où chaque victoire se paie au prix de renoncements personnels.

Mais ces sacrifices sont-ils justifiés ? Pour Gane, la réponse est évidente. La ceinture mondiale représente bien plus qu’un simple trophée : c’est la consécration d’une carrière, la preuve ultime de son excellence, et surtout une promesse faite à sa famille. Rentrer vainqueur de ce combat lui permettrait non seulement de réaliser son rêve, mais aussi de justifier ces mois d’absence auprès de ceux qu’il aime. La dimension émotionnelle transforme ce combat en quête personnelle presque romanesque.

Tom Aspinall face au poids de la domination attendue

De l’autre côté de l’octogone, Tom Aspinall n’est pas exempt de doutes. Malgré son statut de favori et sa réputation de finisseur redoutable, le Britannique avoue ressentir la pression des attentes. “Je fais à 100% partie de ceux qui brillent sous la pression”, affirme-t-il avec confiance, mais cette déclaration trahit aussi une forme d’auto-persuasion nécessaire avant un combat de cette envergure.

Aspinall sait pertinemment que les yeux du monde entier seront rivés sur lui ce samedi lors de ce Pay-Per-View historique. Une défaite face à Gane ne remettrait pas seulement en cause sa domination technique, elle questionnerait également sa capacité à gérer la pression des grands rendez-vous. Le combattant britannique a beau multiplier les provocations médiatiques depuis des semaines, il reconnaît que son adversaire français n’a rien à perdre et tout à gagner, une position psychologique parfois plus confortable que celle du grand favori.

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