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lundi 20 octobre 25

« Un déclic inattendu » : Jonathan Bamba se confie sur Luis Campos, Messi, le LOSC et son départ d’Europe

Source : https://www.topmercato.com/1938349-ca-a-fait-tilt-luis-campos-messi-le-losc-son-depart-deurope-la-grande-interview-de-jonathan-bamba/

À 29 ans, Jonathan Bamba vit une nouvelle aventure outre-Atlantique qui l’éloigne des pelouses européennes qu’il a foulées pendant près d’une décennie. Champion de France avec le LOSC Lille en 2021, vainqueur de la CAN avec la Côte d’Ivoire en 2024, l’ailier gauche a quitté le Celta Vigo en janvier pour rejoindre le Chicago Fire en MLS. Un choix surprenant pour certains, évident pour lui. Dans un entretien fleuve, le natif d’Alfortville revient sur les moments clés de sa carrière internationale, ses rencontres avec Lionel Messi, et surtout sur l’influence déterminante de Luis Campos, qu’il considère comme « ce qui se fait de mieux au monde » en matière de direction sportive.

De ses débuts à Saint-Étienne jusqu’aux gratte-ciels de Chicago, Bamba trace un parcours singulier où les choix sportifs ont toujours primé sur les considérations financières. Six ans sans play-offs pour le Fire, c’est désormais de l’histoire ancienne : l’international ivoirien a contribué à qualifier son équipe pour la phase finale du championnat nord-américain. Entre fatigue accumulée, découverte d’un football professionnel aux antipodes des standards européens et retrouvailles spectaculaires avec l’Argentin au Chase Stadium de Miami, le joueur formé chez les Verts se livre sur ses motivations profondes et les rencontres qui ont façonné sa trajectoire.

Le déclic Luis Campos : quand un directeur sportif devient une évidence

Jonathan Bamba ne cache pas son admiration pour Luis Campos, l’architecte discret de nombreux succès en Ligue 1 et désormais champion d’Europe avec le PSG. Quand le projet Celta Vigo s’est présenté, la présence du directeur sportif portugais a immédiatement fait pencher la balance. « Quand le projet s’est présenté, c’était une évidence », confie l’ailier qui avait déjà collaboré avec lui à Lille. Cette relation privilégiée illustre l’importance des hommes dans les décisions de transfert, au-delà des simples considérations contractuelles.

Pour Bamba, Campos représente bien plus qu’un simple recruteur : « Il connaît les joueurs, il sait comment mettre les joueurs dans les meilleures conditions. » Cette capacité à créer un environnement favorable à la performance explique pourquoi l’international ivoirien n’hésite pas à affirmer que le Portugais est « ce qui se fait de mieux au monde ». Une reconnaissance qui prend tout son sens quand on observe les succès du LOSC Lille sous son impulsion, puis ceux du PSG.

Le passage au Celta de Vigo devait être une découverte enrichissante du championnat espagnol. Malgré un temps de jeu décroissant en fin de parcours et des difficultés financières du club, Bamba garde un excellent souvenir de cette expérience ibérique. « J’étais super bien au Celta », reconnaît-il, soulignant la qualité de l’environnement et du public galicien. Cette étape lui a notamment permis de côtoyer la légende locale Iago Aspas, enrichissant encore son bagage footballistique.

Une philosophie de carrière cohérente et assumée

Le parcours de Jonathan Bamba révèle une stratégie de carrière réfléchie, où le projet sportif domine systématiquement les sirènes financières. « J’ai toujours fait le choix de privilégier le sportif au financier », affirme-t-il sans détour. Cette approche lui a permis de remporter des titres majeurs, d’accéder à la sélection ivoirienne et de vivre des expériences européennes mémorables. Rester à Lille plutôt que de rejoindre un club plus huppé mais avec moins de garanties de jeu fut une décision payante.

Cette constance dans les choix a porté ses fruits : champion de France, vainqueur du Trophée des Champions, puis sacré champion d’Afrique avec les Éléphants. « Mes choix ont été plutôt bons je pense », résume-t-il avec une satisfaction évidente. Peu de joueurs peuvent se targuer d’une telle cohérence entre ambitions déclarées et réalisations concrètes. Le passage par Chicago s’inscrit dans cette même logique : un projet ambitieux, un rôle central, une aventure nouvelle.

Face à Messi : des duels gravés dans la mémoire

Croiser Lionel Messi sur un terrain reste un événement, même après plusieurs confrontations. Jonathan Bamba a eu ce privilège à plusieurs reprises : deux fois sous les couleurs lilloises contre le PSG, et récemment avec Chicago face à l’Inter Miami. « C’est toujours aussi marquant », reconnaît l’ailier ivoirien. Ces matchs, même perdus, demeurent des jalons importants dans une carrière de football professionnel. Le 1-7 infligé à Lille et le 4-3 au Parc des Princes restent gravés malgré les défaites.

La récente victoire 5-3 de Chicago au Chase Stadium de Miami a offert une revanche symbolique à Bamba. « Tout le monde est excité à l’idée de jouer contre lui », explique-t-il. L’effet Messi dépasse le simple cadre sportif : là où un match de MLS attire habituellement 15 000 à 20 000 spectateurs, la présence de l’Argentin double instantanément la fréquentation. Cette dimension d’attraction planétaire rappelle que certains joueurs transcendent leur sport.

Pour autant, Bamba ne se contente pas d’admirer : il a marqué à chaque confrontation face au génie argentin, prouvant sa capacité à élever son niveau lors des grands rendez-vous. « C’est toujours bien de pouvoir te jauger, sans vouloir te comparer », nuance-t-il avec intelligence. Cette humilité n’empêche pas l’ambition : affronter les meilleurs reste la meilleure façon de progresser et de mesurer son propre niveau dans la hiérarchie mondiale.

La MLS, un championnat sous-estimé par les Européens

Le transfert de Jonathan Bamba vers la MLS en janvier a surpris bon nombre d’observateurs européens. Pourtant, l’ailier ivoirien découvre un championnat dont le niveau dépasse largement les clichés : « Le football est très bon ici, même si c’est différent de l’Europe. » Les Sud-Américains talentueux y abondent, et plusieurs joueurs méconnus en Europe lui ont fait forte impression. Brian Gutiérrez, Philipp Zynckernagel ou Hugo Cuypers ont révélé des qualités insoupçonnées.

La principale différence réside dans l’approche tactique, moins pointilleuse qu’en Ligue 1 ou en Liga, mais compensée par l’intensité physique et la qualité individuelle des effectifs. « L’Europe est beaucoup plus basée sur la tactique », analyse Bamba. Cette distinction n’implique pas une infériorité, simplement une philosophie différente du jeu. Les fuseaux horaires multiples, les déplacements transcontinentaux et le calendrier atypique ajoutent des contraintes spécifiques qui forgent un championnat unique.

Chicago Fire : la qualification historique après six ans d’absence

Lorsque Jonathan Bamba a posé ses valises à Chicago en janvier, le club n’avait plus participé aux play-offs depuis plus de six ans. Une disette que l’international ivoirien a contribué à briser dès sa première demi-saison. « L’objectif est atteint », se réjouit-il. Avec 5 buts et 4 passes décisives en 34 apparitions, ses statistiques ne reflètent qu’imparfaitement son impact global sur l’équipe. La fatigue accumulée entre la Liga et la MLS sans réelle coupure explique une gestion prudente de son temps de jeu.

Le projet sportif présenté par le staff technique a immédiatement séduit Bamba : « Ça m’a tout de suite fait tilt. » Cette expression traduit ce déclic instantané qui précède les grandes décisions de carrière. Le Fire construisait une équipe cosmopolite, multipliant les nationalités pour créer une dynamique nouvelle. L’adaptation linguistique, facilitée par la forte présence hispanophone à Chicago après son passage en Espagne, s’est faite naturellement. L’anglais progresse en parallèle.

Au-delà des résultats immédiats, Bamba inscrit son aventure américaine dans une perspective plus large : « On est sur un projet, ce n’est que le début. » Les play-offs représentent une première étape, mais l’ambition collective vise plus haut. Cette mentalité de bâtisseur tranche avec l’image parfois véhiculée de joueurs venus en MLS uniquement pour une fin de carrière tranquille. À 29 ans, l’ancien Lillois est dans la plénitude de son football.

L’adaptation à l’Amérique : au-delà du terrain

La vie à Chicago réserve son lot de découvertes et d’ajustements. Jonathan Bamba souligne la diversité exceptionnelle du vestiaire du Fire, reflet d’une ville multiculturelle : « Il y a beaucoup de nationalités, c’est énorme ! » Cette mixité facilite l’intégration tout en ouvrant des horizons culturels variés. Les échanges avec les coéquipiers sud-américains en espagnol créent une passerelle naturelle entre son expérience ibérique récente et son présent américain.

Les contraintes logistiques du championnat nord-américain imposent un rythme particulier. Les déplacements peuvent traverser plusieurs fuseaux horaires, de la côte Ouest à la côte Est, générant une fatigue spécifique que les joueurs européens sous-estiment souvent. « Il y a cette difficulté, mais on s’adapte vite », relativise l’international ivoirien. La récupération devient un enjeu majeur, et le staff technique du Fire gère minutieusement les charges de travail de ses joueurs clés.

Le LOSC dans le cœur : Lille, un chapitre indélébile

Malgré la distance géographique et temporelle, Jonathan Bamba reste intimement connecté au LOSC Lille, club où il a passé cinq années décisives. « J’ai des amis qui jouent toujours là-bas, donc c’est plaisant de suivre les résultats », confie-t-il. Le départ massif de cadres comme Jonathan David, Edon Zhegrova, Angel Gomes ou Lucas Chevalier aurait pu fragiliser l’édifice nordiste. Pourtant, Lille réussit à maintenir son standing européen grâce à un recrutement intelligent et l’émergence de nouveaux talents.

Le titre de champion de France conquis en 2021 reste le sommet émotionnel de sa carrière européenne. « C’est une émotion qu’on ne peut pas décrire », avoue-t-il. Détrôner le PSG, l’« ogre parisien » aux moyens démesurés, a constitué un exploit collectif rare dans le football professionnel français moderne. Cette saison exceptionnelle a également ouvert les portes de la sélection ivoirienne à Bamba, lui permettant ensuite de remporter la CAN début 2024. Une cascade de succès directement liée à sa fidélité lilloise.

Les anciennes gloires lilloises parties vers de nouveaux horizons suscitent chez lui une fierté fraternelle. « Avant d’être de bons joueurs, ce sont de bonnes personnes, de très bons amis à moi », insiste-t-il à propos de David, Zhegrova et consorts. Les débuts compliqués de Jonathan David à la Juventus ne l’inquiètent pas : « C’est normal, ça va venir. » Cette solidarité entre anciens coéquipiers témoigne de la qualité humaine du vestiaire nordiste durant ces années fastes.

Des opportunités écartées pour privilégier le projet

Durant ses années lilloises, Jonathan Bamba a suscité l’intérêt de plusieurs grands clubs européens. « Il y a eu pas mal de bons clubs », confirme-t-il sans préciser lesquels. Pourtant, chaque fois, le choix s’est porté sur la stabilité lilloise et la garantie d’un temps de jeu conséquent. Cette constance a permis à l’ailier de disputer des compétitions européennes régulièrement, d’accumuler l’expérience et la confiance nécessaires à son épanouissement.

Rétrospectivement, cette stratégie s’avère payante : plutôt que de végéter sur un banc prestigieux, Bamba a préféré briller dans un projet ambitieux. « Mes années à Lille m’ont beaucoup apporté sur le plan personnel et surtout professionnel », résume-t-il. Cette approche pragmatique, co-construite avec ses agents, a maximisé son développement et sa visibilité. Le transfert ultérieur vers l’Espagne puis les États-Unis découle directement de cette base solide établie dans le Nord.

Saint-Étienne, le berceau : un regard optimiste sur les Verts

Formé à l’AS Saint-Étienne, Jonathan Bamba garde un œil bienveillant sur son club formateur. « Je suis très positif au sujet de Saint-Étienne », déclare-t-il. Le bon début de saison des Stéphanois après leur remontée constitue une satisfaction pour tous ceux qui ont porté le maillot vert. La conservation des meilleurs éléments représente un signal encourageant dans un contexte économique souvent difficile pour les clubs récemment promus.

L’atout majeur des Verts reste Geoffroy-Guichard, ce chaudron mythique où les adversaires peinent à s’imposer. « C’est toujours difficile pour les adversaires de jouer à Geoffroy-Guichard devant ce public », rappelle l’international ivoirien. Cette ferveur populaire, inégalée en France, peut faire basculer les matchs et compenser parfois des écarts de niveau. Bamba espère que cette énergie permettra à Saint-Étienne de se stabiliser durablement en Ligue 1.

La CAN 2024 : le sacre africain comme accomplissement ultime

Si le titre de champion de France avec le LOSC marque l’apogée de sa carrière en club, la victoire à la Coupe d’Afrique des Nations début 2024 avec la Côte d’Ivoire représente l’accomplissement international. Cette compétition, remportée à domicile, a offert à Jonathan Bamba une reconnaissance continentale et la consécration au plus haut niveau. « Tu veux y regoûter chaque année », confie-t-il en évoquant cette ivresse du triomphe collectif.

Le parcours ivoirien lors de cette CAN a été semé d’embûches, rendant le sacre final encore plus savoureux. Pour Bamba, cette expérience a complété son palmarès de façon idéale, validant les choix de carrière internationale effectués précédemment. La sélection ivoirienne lui était devenue accessible grâce à ses performances régulières à Lille, bouclant ainsi un cercle vertueux initié par sa fidélité aux Dogues.

Cette double casquette de champion de France et champion d’Afrique fait de lui un joueur accompli, ayant goûté aux joies des titres sur deux continents différents. Peu de footballeurs peuvent se targuer d’une telle diversité de trophées majeurs. Cette richesse d’expériences explique aussi sa sérénité dans ses choix de carrière : ayant déjà remporté l’essentiel, il peut désormais explorer de nouveaux horizons sans regret ni pression excessive.

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