Les projecteurs du football mondial se tournent à nouveau vers Neymar, mais cette fois-ci, ce n’est pas pour célébrer ses dribbles magiques. À quelques mois de la Coupe du Monde 2026, l’attaquant brésilien de 33 ans se retrouve au cœur d’une polémique cuisante. Émerson Leão, légende du Brésil et champion du monde en 1970, a dégainé des mots aussi tranchants qu’un tacle assassin lors d’un entretien avec CNN. “Il n’est un exemple pour personne”, a lâché l’ancien joueur de 80 sélections, pointant du doigt les blessures à répétition et le manque de préparation de celui qui fut longtemps l’espoir de la Seleção. Absent du maillot auriverde depuis octobre 2023, Neymar accumule les pépins physiques, notamment aux ischio-jambiers, depuis son retour fracassant à Santos en janvier 2025 après deux saisons décevantes en Arabie saoudite. Les critiques fusent, les doutes s’installent, et même le soutien affiché de Carlo Ancelotti, sélectionneur actuel de la sélection brésilienne, ne suffit pas à éteindre l’incendie. Le chronomètre tourne inexorablement vers juin 2026, et la question brûle toutes les lèvres : Neymar a-t-il encore sa place dans l’équipe nationale pour cette échéance capitale ?
Les reproches cinglants d’une légende du football brésilien
Émerson Leão n’a jamais été réputé pour sa langue de bois, et ses récentes déclarations confirment cette réputation. Le gardien mythique qui a connu quatre éditions de Coupe du Monde entre 1970 et 1986 a dressé un tableau impitoyable de la situation actuelle de Neymar. Selon lui, la star brésilienne ne prend tout simplement pas soin de son corps, une négligence qui se paie cash sur le terrain.
L’ancien joueur se souvient d’une rencontre avec le jeune prodige lorsque celui-ci faisait ses débuts professionnels. “Au début de sa carrière, c’était un joueur merveilleux”, confie-t-il avec une pointe de nostalgie. Lors d’un match contre Santos, Leão lui avait même glissé un conseil paternel : “Écoute mon garçon, on va avoir besoin de toi pour la Coupe du monde, prends soin de toi.” Ironiquement, c’est précisément ce que Neymar n’aurait jamais fait selon le vétéran.
Les critiques ne s’arrêtent pas là. Pour Leão, la connexion entre l’homme hors du terrain et le joueur sur la pelouse est indissociable. “Il n’a pas arrêté de jouer au football, mais aujourd’hui, il n’a plus la même énergie qu’avant parce qu’il n’est pas prêt”, martèle-t-il. Une accusation qui résonne comme un uppercut dans le débat sur la performance de l’attaquant.
Un déclin physique qui inquiète avant la Coupe du Monde 2026
L’analyse d’Émerson Leão se fait encore plus acerbe lorsqu’il évoque les capacités actuelles de Neymar. Selon le champion du monde, le joueur souffre d’un décalage tragique entre ses intentions et ses possibilités physiques. “Dans sa tête, quand il est sur le point de commencer une action, il sait ce qu’il veut faire mais il n’est plus capable de le faire”, explique-t-il avec une franchise brutale.
Cette observation touche au cœur du problème : la réaction musculaire de Neymar ne suit plus. Les blessures successives ont grippé la mécanique d’un joueur qui électrisait jadis les stades du monde entier. “Il n’est plus capable de s’entraîner de la même façon. Ce n’est plus le même joueur”, poursuit Leão avant de conclure d’une phrase assassine : “Il ne sert à rien.”
Ces mots durs résonnent particulièrement alors que la Coupe du Monde 2026 approche à grands pas. Le Brésil peut-il se permettre de compter sur un joueur diminué pour reconquérir le titre mondial qui lui échappe depuis 2002 ? Les statistiques parlent d’elles-mêmes : seulement sept matchs disputés en deux saisons en Arabie saoudite, une absence de la sélection brésilienne qui s’étire depuis octobre 2023.
Un parcours en sélection marqué par les désillusions
Si Neymar compte 128 sélections à son actif et reste le meilleur buteur de l’histoire de la sélection brésilienne, son palmarès international demeure cruellement vide côté Coupe du Monde. En 2014, lors du Mondial organisé à domicile, une fracture vertébrale lors d’un quart de finale contre la Colombie l’avait privé du match le plus humiliant de l’histoire du Brésil : la déroute 7-1 contre l’Allemagne en demi-finale.
Certains observateurs estiment que sa présence aurait pu changer le cours de cette soirée catastrophique de Belo Horizonte. D’autres pensent que le traumatisme collectif dépassait largement les capacités d’un seul homme, aussi talentueux soit-il. Quoi qu’il en soit, cette blessure au pire moment possible a privé Neymar d’une chance réelle de décrocher le Graal.
Les éditions suivantes n’ont guère été plus glorieuses. En 2018 en Russie, le Brésil s’est incliné face à la Belgique en quarts de finale. Quatre ans plus tard au Qatar, c’est la Croatie qui a brisé les rêves brésiliens au même stade de la compétition. À chaque fois, Neymar était présent, mais incapable de porter son équipe vers les sommets. Ces échecs répétés alimentent aujourd’hui les critiques sur son incapacité à performer dans les grands rendez-vous.
Le soutien nuancé de Carlo Ancelotti
Face à la tempête médiatique, Carlo Ancelotti, actuel sélectionneur de la sélection brésilienne, a tenu à apporter son soutien à Neymar. “Lorsqu’il est en bonne condition physique, il a les qualités pour jouer non seulement pour le Brésil, mais dans n’importe quelle équipe du monde grâce à son talent”, a déclaré le technicien italien. Un soutien certes appréciable, mais qui pose justement la question centrale : Neymar sera-t-il en bonne condition physique pour la Coupe du Monde 2026 ?
Ancelotti, habitué à gérer les stars lors de ses passages au Real Madrid, au Paris Saint-Germain ou encore à l’AC Milan, sait pertinemment que le talent brut ne suffit pas. La compétition prévue du 11 juin au 19 juillet 2026 aux États-Unis, au Canada et au Mexique représente un défi monumental pour un joueur qui enchaîne les pépins physiques depuis plusieurs saisons.
Le retour à Santos était censé marquer une renaissance, un retour aux sources salvateur. Pourtant, les blessures aux ischio-jambiers continuent de hanter Neymar, comme une malédiction qui s’acharne sur le joueur le plus cher de l’histoire du football. Le temps presse, et chaque semaine d’indisponibilité réduit les chances de le voir briller sous le soleil nord-américain.
Entre légende vivante et joueur sur le déclin
La polémique autour de Neymar illustre le cruel paradoxe des athlètes d’exception : leur talent exceptionnel crée des attentes démesurées, et leur déclin devient un spectacle aussi public que douloureux. Le football brésilien a toujours entretenu un rapport passionnel avec ses stars, oscillant entre adoration et désaveu selon les résultats.
Les mots d’Émerson Leão reflètent probablement une frustration partagée par de nombreux supporters brésiliens. Comment accepter que le joueur le plus talentueux de sa génération n’ait jamais réussi à reproduire les exploits de Pelé, Ronaldo ou Ronaldinho sur la scène mondiale ? Le poids de l’histoire pèse lourd sur les épaules de Neymar, peut-être trop lourd.
La Coupe du Monde 2026 représente probablement la dernière chance pour l’attaquant de graver son nom dans la légende du football mondial. À 33 ans, il n’aura certainement pas d’autre opportunité. Reste à savoir si son corps, meurtri par les années et les coups, lui permettra de répondre présent pour ce dernier grand rendez-vous avec l’histoire.
Un débat qui divise les observateurs du football
Les critiques d’Émerson Leão ont rapidement enflammé les débats au Brésil et au-delà. Certains anciens coéquipiers et supporters défendent bec et ongles leur star, arguant que les blessures font partie intégrante du football moderne et qu’il serait injuste de blâmer Neymar pour des pépins physiques.
D’autres voix s’élèvent au contraire pour appuyer les propos du champion du monde 1970. Ils pointent le mode de vie parfois controversé de l’attaquant, ses nombreuses apparitions médiatiques et festivités qui, selon eux, témoignent d’un manque de sérieux dans la préparation physique. Le débat dépasse largement le cadre sportif pour toucher à la responsabilité morale des athlètes professionnels.
Cette confrontation entre deux visions du football – celle d’une époque où la rigueur et le sacrifice primaient, et celle d’une ère moderne où les joueurs sont aussi des marques globales – révèle les tensions profondes qui traversent le sport. Neymar incarne à lui seul cette évolution, avec ses millions de followers, ses contrats publicitaires mirobolants, mais aussi ses blessures chroniques qui interrogent sur la compatibilité entre ces différentes casquettes.