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jeudi, novembre 21, 2024

STREAMING : FAUSSES ÉCOUTES, LE CNM PASSE À L’ACTION

La première étude mondiale sur la manipulation des écoutes en ligne vient de paraître. À l’initiative du Centre National de la Musique, elle a été réalisée en grande partie grâce au partage de données de plusieurs plateformes de streaming, dont Spotify.

Une étude inédite

Publiée le 16 janvier 2023 par le Centre National de la Musique (CNM), cette étude portant sur la manipulation des écoutes en ligne sur les plateformes de streaming musical est une première mondiale.

Réalisée grâce au partage des données de plusieurs de ces plateformes (Deezer, Spotify et Qobuz entre autres), cette enquête répond également aux critiques qu’ont subi les plateformes de streaming ces dernières semaines après la diffusion de reportages et la publication d’articles dénonçant le phénomène de tricherie et « d’achats de streams ».

Par la publication de cette étude, (portant sur plus de 10 000 des titres les plus écoutés en France) le Centre National de la Musique espère provoquer l’action des principaux acteurs de l’industrie musicale afin d’endiguer un maximum ce phénomène.

Et l’enjeu est crucial puisque les plateformes de streaming se sont largement imposées aujourd’hui comme des références de partage et d’écoute de musique pour les consommateurs après la crise structurelle connue par l’industrie musicale dans les années 2010.

La tricherie : Un débat vieux comme le monde ?

La triche dans le milieu musical est-elle inédite ?

Si l’avènement des plateformes de streaming fait apparaître ce phénomène sous un nouveau jour, la manipulation des écoutes n’est pas réellement une nouveauté.
Qui n’a jamais aperçu quelqu’un repartir d’un point de vente avec des dizaines de CD d’un artiste ? Triche avérée ou pas, il semble difficile de concevoir cette pratique comme loyale.

Aujourd’hui, la manipulation des écoutes existe sur les différentes plateformes de streaming, personne ne le nie. Mais la conjoncture occasionnée par ces tricheries n’est pas réellement celle que l’on imagine. En effet, toujours selon l’étude du CNM, 80% des cas de fraude concernent les titres qui se situent au-delà du top 10 000.
Ce qui signifie qu’il n’y aurait pas ou que très peu de triche chez les stars de la scène musicale française actuelle. Ou bien que si tricherie de leur part il y a, celle-ci serait plus élaborée et par conséquent, moins facilement détectable de la part des plateformes de streaming.

La tricherie : Un débat « vraiment faux ou faussement vrai ? »

Le Centre National de la Musique rapporte dans son enquête que les cas de tricherie ne représentent qu’entre 1 et 3% des écoutes totales. Un chiffre minime par rapport à ce que l’on s’imagine.

Mais alors le débat est-il réellement légitime ?

Il semble que oui, pour plusieurs raisons. D’abord pour des raisons évidentes, la tricherie dans n’importe quel domaine est illégale. Ensuite, en l’occurrence, dans l’industrie musicale, elle engendre une concurrence déloyale au niveau économique.

Concrètement, cela signifie que celui qui gonfle ses chiffres d’écoute fait parallèlement baisser la part de rémunération des autres sur la même année. Enfin, à un niveau purement marketing, la manipulation des écoutes perturbe les algorithmes et affaiblit les taux d’engagement du public ce qui provoque la réduction de la capacité de recommandation d’un artiste.

Des acteurs de la musique de plus en plus mobilisés pour empêcher la fraude

Aujourd’hui, et de plus en plus, les acteurs de l’industrie musicale ont conscience des enjeux du développement du streaming payant, et se mobilisent pour lutter contre la manipulation des écoutes. Ils sont de moins en moins à ignorer ou à sous-estimer la place de la triche.

Alors que jusqu’à présent, le nombre d’écoutes des artistes faisait office de juge pour les signatures en label, certains professionnels de l’industrie ont annoncé qu’ils ne se fieraient plus uniquement à ce type de performance.

Serait-ce signe d’un manque de confiance entre acteurs, ou d’un point de bascule de l’industrie musicale vers un fonctionnement plus sobre et transparent ?

La question reste en suspens pour l’instant. En attendant, le CNM propose l’élaboration d’une « charte interprofessionnelle de prévention et de lutte contre la manipulation des écoutes en ligne ». L’occasion d’arrêter une définition précise de ces pratiques et de sensibiliser les professionnels aux risques juridiques associés à ces manipulations.

Une étude sera réalisée en 2024 pour s’assurer de l’efficacité du comité de suivi des mesures de prévention et de lutte contre ces manipulations.

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