Pour sa 13e édition, le Lyon Antifa Fest s’apprête à enflammer la scène lyonnaise les 11 et 12 décembre prochains, réaffirmant une décennie d’engagement contre le fascisme par la culture et la solidarité.
Depuis 2013, le Lyon Antifa Fest (LAF) s’est imposé comme un rendez-vous incontournable des cultures antifascistes en France. Né dans l’urgence, en réaction à une manifestation d’extrême droite organisée par les Jeunesses Nationalistes à Lyon et à l’arrestation de 25 antifascistes qui s’y opposaient, ce festival est devenu bien plus qu’un simple événement musical : c’est un acte de résistance collective.
Une histoire marquée par la mémoire et l’engagement
Le LAF perpétue la mémoire de Clément Méric et Pavlos Fyssas, tous deux assassinés par l’extrême droite en 2013. Ces tragédies ont renforcé la détermination des fondateurs à créer un espace de rassemblement où la musique devient un outil de lutte contre les discriminations et le fascisme. « Quand il arrive ça, on se dit coûte que coûte, il faut que le festival se fasse », témoignent les organisateurs dans leur récent documentaire retraçant dix années d’histoire.
Au fil des éditions, le festival a su évoluer tout en restant fidèle à ses valeurs. D’abord concentré sur la scène punk rock militante, le LAF a progressivement ouvert ses portes à d’autres genres musicaux, organisant désormais des soirées thématiques pour toucher un public toujours plus large, sans jamais sacrifier son message politique.
Deux soirées explosives en décembre
L’édition 2025 promet deux nuits mémorables. Le jeudi 11 décembre, place au punk, rock et ska avec une affiche explosive réunissant Moscow Death Brigade, Poésie Zéro et Goulamas’k. Le vendredi 12 décembre, le hip-hop sera à l’honneur avec COSTA, La Valentina, L’Allemand et Da Uzi, pour une soirée 100 % rap engagé et actuel.
Ces programmations illustrent parfaitement la philosophie du festival : mêler qualité artistique et engagement politique, en invitant des artistes qui partagent les valeurs antifascistes et acceptent souvent de réduire leurs cachets pour soutenir la cause.
Un collectif résilient face aux obstacles
L’histoire du LAF n’a pas été un long fleuve tranquille. Le festival a dû faire face à de nombreux défis : difficultés financières, polémiques médiatiques orchestrées par l’extrême droite, arrêt des subventions, et même l’incarcération de certains organisateurs. Mais à chaque épreuve, le collectif s’est relevé, porté par une conviction inébranlable et le soutien d’une communauté solidaire.
Organisé par une petite équipe de bénévoles passionnés, le LAF fonctionne dans un esprit DIY tout en maintenant des standards professionnels. Les bénéfices du festival sont systématiquement reversés à des luttes locales et servent à payer équitablement les artistes et techniciens, reconnaissant la précarité du milieu du spectacle.
Lyon debout face à l’extrême droite
En 2025, alors que l’extrême droite continue sa progression en France, le Lyon Antifa Fest reste plus pertinent que jamais. C’est un espace où l’on chante, danse et résiste ensemble, où l’on construit des solidarités concrètes au-delà des différences. Comme le rappellent les organisateurs : « On ne voulait pas que le festival devienne un festival fait par des antifas pour les antifas. » Mission accomplie.
Rendez-vous les 11 et 12 décembre pour deux nuits qui prouveront une fois encore que Lyon reste une ville debout, solidaire et résolument antifasciste.
Via cet article, nous souhaitons affirmer notre soutien à ce festival d’utilité publique, Culturap sera toujours combattant face aux idées nauséabondes de l’extrême droite.
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