Le rap français ne cesse de nous offrir des rebondissements dignes d’une série Netflix. Cette fois, c’est Doums, figure de l’Entourage et proche de Nekfeu, qui a décidé de vider son sac concernant son clash avec La Fouine. Si la collaboration entre les deux artistes semblait initialement prometteuse, les choses ont fini par dégénérer sur les réseaux sociaux. De passage chez OuiHustle, le rappeur parisien est revenu sur les coulisses de cette relation désormais au point mort. Loin des codes habituels du beef entre rappeurs comme on a pu le voir avec Booba et Rohff ou encore Kaaris, ce conflit relève davantage de la trahison personnelle que du clash commercial. Doums accuse ouvertement La Fouine d’avoir joué la comédie et d’avoir trahi sa confiance après avoir collaboré étroitement sur le projet Capitale du Crime Radio. Entre accusations de mensonges, histoires de flows volés et comparaisons avec Brutus, l’affaire prend une tournure particulièrement sérieuse. Le rappeur n’a pas mâché ses mots et laisse entendre que ce qui a filtré n’est qu’un dixième de la vérité.
Quand la collaboration tourne au vinaigre dans le rap game
Tout avait pourtant bien commencé entre les deux artistes. La Fouine avait réuni plusieurs talents de la nouvelle génération pour son retour médiatisé avec Capitale du Crime Radio, projet ambitieux qui a précédé ses concerts à guichets fermés à Bercy. Doums faisait partie de ces artistes sollicités pour apporter leur touche créative.
Comme il l’explique lui-même sur Rapunchline, la connexion avec Laouni s’était faite naturellement. Ils ont passé du temps ensemble, créé une alchimie qui facilitait l’écriture. Cette proximité semblait être le gage d’une collaboration réussie, dans la lignée des projets où des rappeurs comme SCH, Niska ou PNL ont su créer des synergies artistiques fructueuses.
Mais cette belle histoire s’est brusquement arrêtée. Le premier signe visible de tension est apparu lorsque La Fouine a dévoilé son morceau avec L2B intitulé “Flying Blue”. Doums a alors lancé une pique cinglante sur X, accusant le rappeur de Trappes d’avoir conservé uniquement un flow parmi la vingtaine qu’il lui aurait fournie, le qualifiant même de “Djunanus sans le succès”.
Les accusations graves de Doums : trahison et manipulation
Dans son intervention chez OuiHustle, Doums est allé beaucoup plus loin que de simples critiques artistiques. Il a utilisé des termes particulièrement durs pour qualifier le comportement de La Fouine. Selon lui, l’artiste aurait agi comme un “rat”, terme extrêmement péjoratif dans le milieu du rap français.
Le rappeur raconte qu’après avoir accompli son travail de manière professionnelle, au moment du règlement, tout semblait en ordre. Mais les choses se sont corsées lorsque des personnes auraient menti sur son compte. Lorsque Doums a confronté La Fouine avec ces mensonges, ce dernier aurait joué la surprise et l’indignation, affirmant n’être au courant de rien.
La comparaison avec Brutus, célèbre traître de Jules César, n’est pas anodine. Elle place cette affaire au-delà d’un simple différend professionnel, dans la sphère de la trahison personnelle. Doums laisse entendre que La Fouine faisait en réalité partie des “comploteurs” tout en jouant la comédie devant lui.
Des zones d’ombre qui persistent sur cette affaire
Le plus intrigant dans cette histoire reste ce que Doums appelle “le dixième de la vérité”. Il affirme que si les gens connaissaient toute l’histoire, leurs réactions seraient mille fois plus virulentes que la sienne. Cette déclaration laisse planer un mystère sur les véritables raisons de cette rupture.
Le rappeur de l’Entourage souligne également que certaines personnes ne répondent pas aux accusations “parce qu’elles ne peuvent pas répondre”. Cette phrase énigmatique suggère que des éléments compromettants empêcheraient La Fouine ou son entourage de se défendre publiquement. Dans un milieu où l’image et la crédibilité sont essentielles, comme l’ont montré les clashs entre Damso et d’autres artistes, le silence peut parfois être révélateur.
Doums précise aussi qu’il ne fait “rien sans rien”, laissant entendre qu’il existerait des arrangements qui n’auraient pas été respectés. Cette notion d’échange non honoré renforce l’accusation de trahison et place le différend sur le terrain des affaires et du respect de la parole donnée.
Le silence assourdissant de La Fouine face aux accusations
Pour l’instant, La Fouine n’a pas publiquement réagi aux déclarations de Doums. Ce silence contraste avec son habitude de répondre rapidement aux provocations, comme on a pu le voir dans ses différents clashes passés, notamment avec Booba ou ses tacles à Pascal Praud et Lomepal dans ses freestyles.
Cette absence de réaction peut s’interpréter de plusieurs manières. Soit le rappeur de Trappes considère que ces accusations ne méritent pas de réponse, soit il préfère laisser passer l’orage médiatique. Dans le rap français, où des artistes comme Vald ou Lacrim ont parfois choisi de rester au-dessus de la mêlée, ignorer un clash peut être une stratégie.
Cependant, les accusations de Doums sont suffisamment graves pour mériter une clarification. Parler de “rat” et de trahison dans le milieu du rap n’est pas anodin. Ces termes portent un poids symbolique important et peuvent durablement affecter la réputation d’un artiste. La question reste de savoir si La Fouine finira par briser le silence ou s’il laissera cette affaire se tasser avec le temps.
Quel impact sur leurs carrières respectives ?
Pour Doums, ce clash représente une prise de position risquée. S’attaquer à une figure établie du rap français comme La Fouine peut avoir des répercussions sur ses collaborations futures. Néanmoins, en affirmant sa vérité et en dénonçant ce qu’il considère comme une injustice, le rappeur gagne en crédibilité auprès de ceux qui valorisent l’authenticité.
Du côté de La Fouine, l’affaire arrive dans une période de comeback ambitieux. Après ses concerts à Bercy et la sortie de l’album État des lieux, ces accusations pourraient ternir son image si elles ne sont pas adressées. Dans un milieu où la réputation est essentielle, gérer ce type de crise devient crucial pour maintenir sa position.
Cette histoire illustre également les tensions récurrentes dans l’industrie du rap français autour de la propriété intellectuelle et de la reconnaissance du travail des ghostwriters ou collaborateurs. Combien d’artistes ont contribué à des succès sans être crédités ? La question dépasse le simple cas de Doums et La Fouine et touche à la structure même de la création musicale dans le rap.