Le rap français ne cesse de faire parler de lui, et cette fois-ci, c’est Booba qui attire tous les regards avec une décision inattendue. Lors de ses récentes performances live, le Duc de Boulogne a surpris son public en modifiant les paroles de son tube Dolce Camara. Le nom de DemDem, compagne de Gims et au cœur d’une longue rivalité médiatique, a été remplacé par celui de Wejdene. Ce geste, loin d’être anodin, intervient après des années de tensions sur les réseaux sociaux et une procédure judiciaire pour harcèlement. Le morceau, initialement sorti en collaboration avec SDM, avait fait grand bruit en mentionnant explicitement la femme de son rival.
Mais aujourd’hui, l’artiste semble vouloir tourner la page, ou du moins afficher une volonté d’apaisement. Cette modification des paroles en concert illustre une nouvelle stratégie de communication pour Booba, qui jongle entre provocation et réconciliation.
Quand Booba transforme Dolce Camara sur scène française
Sur la scène française, Booba a l’habitude de marquer les esprits. Mais lors de ses dernières dates à La Défense Arena, c’est un changement textuel qui a fait réagir les fans. Dans le morceau Dolce Camara, là où résonnait le nom de DemDem, c’est désormais celui de Wejdene qui est scandé.
Cette décision a été officialisée par le rappeur lui-même sur ses réseaux sociaux, où il a expliqué vouloir “solidifier son traité de paix” avec celle qu’il surnomme Damba D. Le message était clair : l’amour triomphe toujours, et DemDem ne sera plus mentionnée dans ses textes. Une volte-face surprenante après des mois de piques acerbes.
Mais pourquoi Wejdene ? Le choix de cette jeune artiste pour remplacer DemDem intrigue. Certains y voient une simple rime phonétique, d’autres une nouvelle cible potentielle. Quoi qu’il en soit, cette performance musicale modifiée témoigne de la capacité du Duc à réinventer ses morceaux en fonction du contexte médiatique.
Le contexte explosif derrière ce remplacement artiste
Pour comprendre ce remplacement artiste, il faut remonter aux origines du conflit. La rivalité entre Booba et Gims s’étend sur plusieurs années, alimentée par des échanges virulents sur les réseaux sociaux. Mais c’est la sortie de Dolce Camara qui a vraiment mis le feu aux poudres.
Dans ce titre extrait de l’album “Ad Vitam Aeternam”, Booba mentionnait explicitement DemDem, franchissant ainsi une ligne rouge en impliquant la famille de son adversaire. Gims n’a pas tardé à réagir, dénonçant un cyberharcèlement et déposant une plainte officielle. Dans une interview accordée à Fred Musa, il déclarait : “Quand je dépose ma plainte c’est pour la soutenir. La justice devrait traiter le harcèlement rapidement.”
La situation s’est intensifiée lorsque Booba a été placé en garde à vue après ses concerts parisiens. Une mise en examen pour harcèlement aggravé a suivi, marquant un tournant dans ce beef qui dépassait largement le cadre artistique pour basculer dans le juridique.
La stratégie de communication derrière les performances live
Les performances live de Booba ont toujours été des moments privilégiés pour faire passer des messages. En modifiant les paroles de Dolce Camara en direct, l’artiste utilise la scène comme un espace de communication stratégique. Cette approche n’est pas nouvelle dans le rap français, où le concert devient souvent une extension du storytelling personnel.
Ce changement intervient après que Booba a annoncé publiquement que DemDem “ne sera plus jamais mentionnée”. Un engagement fort, pris après sa garde à vue, qui semble viser à désamorcer les poursuites judiciaires. En remplaçant son nom par celui de Wejdene, il respecte techniquement sa promesse tout en conservant la structure rythmique de son morceau.
Cette adaptation en temps réel des paroles démontre également la flexibilité créative du rappeur. Plutôt que de retirer complètement le titre de ses setlists, il choisit de le transformer, prouvant que même ses morceaux les plus controversés peuvent évoluer selon les circonstances.
Comment le public réagit à cette nouvelle version
La réception de cette version modifiée a été mitigée. Sur les réseaux sociaux, Booba lui-même a reconnu “un accueil plus modéré”. Si certains fans applaudissent cette démarche pacificatrice, d’autres y voient une forme de reculade face à la pression judiciaire.
Les vidéos des concerts circulent massivement, montrant le moment précis où le rappeur prononce “Wejdene” à la place de “DemDem”. Une partie du public semble surprise, tandis que d’autres reprennent en chœur cette nouvelle version. Cette réaction contrastée illustre la complexité de la situation : peut-on vraiment effacer des mois de tensions par un simple changement de paroles ?
Du côté de Wejdene, aucune réaction officielle n’a été publiée pour le moment. La jeune artiste se retrouve malgré elle projetée au cœur d’un conflit qui ne la concerne pas directement, une situation délicate dans l’univers parfois impitoyable du rap français.
Les implications juridiques et artistiques de ce changement
Au-delà de l’aspect spectaculaire, cette modification des paroles soulève des questions juridiques intéressantes. En cessant de mentionner DemDem lors de ses performances live, Booba tente-t-il de réduire les charges de harcèlement qui pèsent contre lui ? La justice appréciera-t-elle ce geste comme une preuve de bonne volonté ou comme une manœuvre tardive ?
Dans le cadre de la procédure pour harcèlement aggravé, les paroles de chansons et leur interprétation publique peuvent constituer des éléments à charge. En modifiant sa performance musicale, l’artiste démontre qu’il est capable de ne plus cibler la personne concernée, ce qui pourrait jouer en sa faveur lors des audiences.
Sur le plan artistique, cette collaboration modifiée entre Booba et son public crée un précédent. Les morceaux ne sont plus figés une fois enregistrés : ils deviennent des œuvres vivantes, adaptables selon les contextes social et juridique. Une évolution qui pourrait influencer d’autres artistes confrontés à des controverses similaires.
L’avenir de Dolce Camara dans le répertoire de Booba
Que deviendra Dolce Camara à long terme ? Ce titre, pourtant populaire, porte désormais le poids d’une affaire judiciaire. Sa version originale, disponible sur les plateformes de streaming, reste inchangée avec les paroles initiales mentionnant DemDem. Seules les interprétations live sont modifiées.
Cette dualité crée une situation unique : un morceau qui existe sous deux formes distinctes, l’une enregistrée et figée, l’autre évolutive et adaptée aux circonstances. Pour les fans de rap français, cela ajoute une dimension supplémentaire à l’œuvre, transformant chaque concert en une expérience potentiellement différente.
Quant au choix de Wejdene comme substitut, il reste énigmatique. S’agit-il d’un choix purement phonétique pour préserver la métrique du morceau, ou y a-t-il un message subliminal ? Le Duc de Boulogne, maître dans l’art de l’ambiguïté, laisse planer le mystère, alimentant ainsi les discussions et maintenant l’attention médiatique sur ses performances musicales.